2023-10-24 Article Sylvie.jpg

24 octobre 2023 - FARE participe à un article d’opinion sur la comptabilisation des émissions de N2O

24 octobre 2023 - FARE participe à un article d’opinion sur la comptabilisation des émissions de N2O

La restitution des résidus de cultures dans les sols après la récolte, comme les pailles de céréales ou la destruction des couverts végétaux intermédiaires, permettent d’entretenir le stock de matières organiques des sols et de recycler l’azote pour les cultures suivantes. Cependant, des émissions d’oxyde nitreux (N2O) sont associées à la décomposition des résidus lors des processus de nitrification et de dénitrification par les microorganismes des sols.

La méthode de calcul actuelle des émissions de N2O, un gaz à effet de serre (GES) puissant provenant des sols et cultures agricoles, utilisée par le GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat), sont estimées selon les apports d'azote issus des résidus de cultures sans tenir compte d'autres facteurs. Pourtant il existe des preuves irréfutables que les émissions varient considérablement entre les résidus ayant des caractéristiques biochimiques et physiques différentes, notamment concernant la concentration en azote minéral ou facilement minéralisable, et la concentration en carbone soluble des résidus, qui augmentent le potentiel de production de N2O des sols. Des concentrations élevées de ces composants sont associées aux résidus restitués aux sols pour des plantes à des stades physiologiques immatures (par exemple, les cultures de couverture, graminées et légumineuses, et des résidus de légumes) par opposition aux résidus issus de plantes arrivées à maturité physiologique  (par exemple les pailles de céréales). Une estimation plus précise des effets à court terme (quelques mois) des résidus de cultures sur les émissions de N2O pourrait impliquer de distinguer les résidus de cultures matures et immatures dont les facteurs d'émission sont nettement différents.  

L’article stipule qu’il est urgent de déployer des efforts d'atténuation plus ciblés pour limiter les émissions de N2O, après l'ajout de résidus de cultures aux sols, ce qui nécessite d’améliorer la  méthodologie de comptabilisation des émissions. Par ailleurs, la connaissance des émissions de N2O associées aux pratiques agricoles doit encore progresser pour améliorer le bilan des GES de l’agriculture.

Cette réflexion est issue des travaux du projet européen ResidueGas coordonné par Aarhus University et associant INRAE à 9 partenaires européens (https://projects.au.dk/residuegas). Ce travail a été soutenu par l'ERA-NET FACCE ERA-GAS du programme Horizon de l'Union Européenne (n° 696356). La subvention française était donnée par l’ANR (ANR-17-EGAS-0003).

Lire : Olesen JE et al. Challenges of accounting nitrous oxide emissions from agricultural crop residues. Global Change Biology 2023, 1–10. https://doi.org/10.1111/gcb.16962

Contacts : Sylvie Recous (sylvie.recous@inrae.fr), Gwenaëlle Lashermes (gwenaelle.lashermes@inrae.fr), Pascal Thiébeau (pascal.thiebeau@inrae.fr)

Date de modification : 24 octobre 2023 | Date de création : 24 octobre 2023 | Rédaction : S. Recous / G. Lashermes / P. Thiébeau / G. Paës