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Impacte des régimes extrêmes pluviométriques du Zimbabwe

Les régimes extrêmes pluviométriques intra-saisonniers contrôlent la productivité du maïs et l’utilisation de l’azote dans les conditions sub-humides du Zimbabwe

L’augmentation de la variabilité pluviométrique intra-saisonnière constitue un défi majeur pour l’intensification durable des systèmes de maïs pluvial en Afrique subsaharienne. Cette étude examine comment les régimes pluviométriques intra-saisonniers et les événements extrêmes de sécheresse et de fortes pluies affectent la productivité du maïs et l’utilisation de l’azote, en particulier sous l’effet du paillage avec résidus de culture — une pratique largement promue pour améliorer la disponibilité en eau et en azote du sol.

Une expérimentation au champ, avec des conditions pluviométriques manipulées, a été menée durant deux saisons culturales (2022–23 et 2023–24) dans une zone sub-humide du Zimbabwe. Le dispositif factoriel combinait trois traitements de pluie (pluviométrie ambiante, réduction de 30 % des précipitations, et fortes pluies avec deux événements artificiels supplémentaires de 100 mm jour⁻¹ chacun), avec ou sans paillage (0 vs 6 t MS ha⁻¹) et fertilisation azotée (0 vs 80 kg N ha⁻¹). Les variables mesurées comprenaient la biomasse aérienne, l’accumulation d’azote dans la plante, le rendement en grains, les composantes du rendement et les indices de récolte. L’influence relative de la variabilité pluviométrique et des pratiques de gestion a été évaluée. Les deux saisons ont présenté des régimes pluviométriques contrastés : 2022–23 a été proche de la normale, tandis que 2023–24 (année El Niño) a été plus sèche, avec une répartition irrégulière des pluies. Les régimes pluviométriques intra-saisonniers et les extrêmes ont expliqué 78 % de la variabilité du rendement du maïs. Une mauvaise répartition des pluies a significativement réduit la productivité du maïs et l’utilisation de l’azote, malgré un cumul saisonnier adéquat. La réduction des pluies a diminué le rendement de 22 % en 2022–23 mais l’a augmenté de 20 % en 2023–24. De fortes pluies, notamment avec fertilisation azotée, ont doublé le rendement en grains en 2023–24. Le paillage n’a apporté aucun effet tampon et a réduit la biomasse du maïs ainsi que l’absorption d’azote d’environ un tiers en 2023–24. Globalement, les régimes pluviométriques intra-saisonniers et les extrêmes ont été les principaux facteurs affectant la productivité du maïs et l’utilisation de l’azote, surpassant largement les effets du paillage et de la fertilisation azotée. Ces résultats soulignent la nécessité de stratégies culturales tenant mieux compte de la variabilité pluviométrique intra-saisonnière afin d’améliorer la résilience et la durabilité des systèmes de maïs pluvial en Afrique subsaharienne.