Une étude métabolomique met en lumière l'adaptation fongique et la production de (R)-melléine

Une étude métabolomique met en lumière l'adaptation fongique et la production de (R)-melléine

Neofusicoccum parvum produit des métabolites spécifiques en réponse au bois de vigne, révélant des mécanismes clés de pathogénicité

Neofusicoccum parvum, un champignon pathogène responsable des maladies du bois de la vigne, produit des métabolites spécialisés comme la (R)-melléine, un composé phytotoxique impliqué dans la virulence. Cette étude, menée par Restrepo-Leal et al., compare les métabolomes de deux souches sauvages (Bt67 et NpB) et d’un mutant UV (UV9) cultivés en présence ou en absence de poudre de sarments de vigne. Les résultats révèlent que les souches sauvages réduisent leur production de (R)-melléine mais augmentent la diversité de leurs métabolites en présence de tissus végétaux, suggérant une réorientation de leur métabolisme vers d’autres voies biochimiques. En revanche, le mutant UV9, incapable de détecter les signaux de la plante, maintient une production élevée de (R)-melléine.

Les analyses par chromatographie centrifuge partitionnelle (CPC) et HPLC préparative ont permis de purifier 303 mg de (R)-melléine à 99 % de pureur, ouvrant la voie à des études futures sur son rôle dans l’infection. Parmi les métabolites induits par les sarments de vigne, des composés apparentés aux phytohormones (comme l’acide indole-3-lactique) et des molécules de communication microbienne (tryptophol, N-acétyltyramine) ont été identifiés, suggérant des stratégies complexes d’interaction hôte-pathogène et de compétition microbienne.

Cette recherche souligne l’importance des métabolites spécialisés dans la pathogenèse de N. parvum et propose des cibles potentielles pour la lutte contre les maladies du bois.

Référence :
Restrepo-Leal et al. Journal of Agricultural and Food Chemistry, 2025. DOI : 10.1021/acs.jafc.5c03139

Contact : Ludovic Besaury (ludovic.besaury@univ-reims.fr)